LES COMPAGNIES COMPAGNONNES

Le Jardin Parallèle a à cœur d’accompagner sur la durée une équipe dans son développement artistique. Depuis 2015, plusieurs compagnies ont pu bénéficier de ce soutient privilégié sous forme de temps de résidence, de regards et collaborations artistiques sur leur création, d’immersion et d’assistanat sur les projets des compagnies en résidence, de mise en contact avec des professionnels, de conseils administratifs…

EN 2019

COMPAGNIE VIA VERDE

Créée en 2012, la compagnie Via Verde est basée à Thionville. Ses créations mêlent une pratique contemporaine de la marionnette à d’autres disciplines (danse, arts plastiques, création lumière et musicale). Elle s’adresse à tous les publics et propose différents ateliers de pratiques artistiques. L’art de la marionnette est une forme utilisée de tout temps et dans toutes les cultures. Il répond à un besoin essentiel de représentation ; mettre en scène une forme d’humanité qui prend la distance d’observer la nôtre…Imaginer, transposer, comprendre.
« Tout élan de mon esprit commence dans mon sang. » disait Rainer Maria Rilke.
Les émotions sont à la base de nos réflexions, elles sont les boussoles de nos perceptions. Émotion et raison sont intimement liées. Les créations de la compagnie Via Verde tentent d’accéder à une réflexion par le biais de l’émotion. Nous souhaitons laisser une grande liberté d’imagination et d’interprétation au spectateur, activée par les images et émotions convoquées au plateau. Cette expérience sensible concourt à une réflexion autour des thèmes abordés dans chaque proposition. Des créations qui manient des formes marionnettiques en dialogue avec des expressions corporelles, des espaces sonores, visuels et plastiques. Cultiver des projets investis dans la forme et le propos. Des projets qui font sens, donnent du sens, et touchent les sens. Des projets sensibles.
La compagnie Via verde a été créée autour du projet artistique de Pascale Toniazzo. Formée à la mise en scène à l’Institut National Supérieur des Arts du Spectacle de Bruxelles (INSAS), Pascale Toniazzo s’est spécialisée dans la marionnette en pratiquant manipulation et construction auprès de différentes compagnies et projets (Cie Karromato/Prague, Cie Hervé-Gil/Paris, Cie du Jarnisy, Théâtre de Nuit…). Elle a par ailleurs complété sa formation en suivant différents stages professionnels (Laurent Gutmann, Silvio Lavia, Jean-Pierre Laroche, Josef Nadj…) Elle pratique également la photographie et les arts plastiques, et consacre un temps son parcours à la pratique du tango argentin. Diplômée d’un Master 2 Expertise et Médiation Culturelle, elle s’intéresse aussi aux questions de médiation et de transmission artistique. Depuis 2003, elle organise également différents ateliers (théâtre, marionnettes, photo…). Ces différentes expériences ont peu à peu élaboré un terreau artistique suffisamment riche pour devenir l’objet de recherche d’une compagnie.

EN 2017 ET EN 2018

COMPAGNIE LE BRUIT DE L’HERBE QUI POUSSE

La Cie Le Bruit de l’herbe qui pousse est née de l’envie de trois amies artistes de collaborer : Marie Julie Peters-Desteract, Élise Ducrot et Judith Guillonneau. Elles se rencontrent à Montréal, en DESS Théâtre de marionnettes contemporain où elles co-créent leur premier spectacle, Louise. Marie-Julie est issue des arts visuels, Judith des arts dramatiques et de la scénographie et Élise des arts vivants et littéraires. Elles sont complémentaires et imaginent une compagnie à leur image. Le Bruit de l’herbe qui pousse souhaite mettre en avant la pluridisciplinarité, le questionnement et la recherche dans le mélange des arts, pour mieux interroger la vie et le monde qui nous entourent. Chacune des trois directrices artistiques portent aussi des projets en collaboration avec d’autres artistes. Judith Guillonneau est co-créatrice de Prismes, une exploration scénique de la physique quantique. Élise Ducrot est co-auteur de L’heure du thé, mettant en scène l’histoire d’une grand- mère pas si ordinaire. Marie Julie Peters-Desteract est co-auteur de ScriiibouilliS, un spectacle sur l’enfance.

DE 2015 À 2018

COMPAGNIE YOKAÏ

(dispositif Régional de compagnie émergente)

Marionnettiste et plasticienne, Violaine Fimbel s’est tout d’abord formée en 2008 auprès de David Girondin-Moab, (Cie Pseudonymo) après un bac Littéraire Théâtre et une Mise à Niveau en Arts Appliqués. La même année, elle suit une formation au Théâtre aux Mains Nues, une formation au LEM à l’école Jacques LECOQ, puis une autre avec la compagnie Les Antliaclastes. Elle collabore ensuite avec les compagnies Pseudonymo et Succursale 101 pendant 4 ans, en construction comme en manipulation, avant d’intégrer la IXe promotion de l’ESNAM, au cours de laquelle elle a la chance d’enrichir sa formation auprès d’artistes tels Fabrizio Montecchi, Stephen Mottram, Agnès Limbos, Frank Soehnle, Emma la clown ou encore Neville Tranter.
C’est dès la sortie de l’ESNAM, en octobre 2014, qu’elle choisit de créer sa compagnie, Yokai. Le terme Yôkaï désigne un monstre japonais, mais il veut dire plus généralement phénomène surnaturel, ou encore tout ce qui n’est pas humain. Cette idée de phénomène et de questionnement de la frontière entre ce qui fait qu’on est humain ou créature, a amené un lien évident avec l’approche de la marionnette au sein de la compagnie : Si le terme Yokai nous renvoie à tout ce qui n’est pas humain, le monstre, la marionnette, nous renvoient eux à la question : qu’est-ce qui est vraiment humain, au final ? Yokai décline son identité artistique à travers des univers visuels perturbants, des formes fantastiques, sortis de l’imaginaire de Violaine ou puisés dans les arts visuels (cinéma, peinture, sculpture, illustrations…) et la littérature.
Il s’agit, avec la mise en place d’une telle atmosphère, de questionner notre rapport au réel et de créer un trouble lorsqu’on convoque ces sphères dérangeantes. Ce questionnement rejoint naturellement le medium de la marionnette et le rapport que le marionnettiste entretient avec celle-ci; une forme inanimée à qui l’on prête l’illusion de vie. La compagnie s’entoure de personnalités artistiques fortes, avec en commun l’intérêt de cultiver cette « inquiétante étrangeté », ce trouble que dégage la marionnette, et que chaque discipline qu’elle côtoie ne peut que révéler. Ainsi, venant tous d’horizons différents tant sur le plan géographique (Brésil, Allemagne et France) qu’artistique (arts plastiques, cirque, clown, musique), nous nous retrouvons autour des créations de Yokai en croisant nos savoirs et expériences artistiques, au service des ces « phénomènes surnaturels ».